Il neige toujours et il est temps pour nous de rejoindre la capitale. On prend le bus et 6 heures plus tard, 15 degrés en moins, nous voilà par -27°C à arpenter les rues d’Oulan-Bator.

Réveil blanc. Collines, plaines, yourtes, chevaux, yaks, moutons et chèvres sont recouverts d’un fin manteau neigeux. C’est aussi le dernier jour du tour ponctué d’un retour au galop sur les steppes enneigées. Zu! Zu! Arrivé, on passe au marché s’acheter de bons steaks qu’on se fait dérober par les chats du quartier pendant l’apéro. Heureusement, nos hébergeurs nous dépannent d’un bon morceau de viande qu’on accompagnera de frites avec une sauce au poivre. Le tout préparé par le chef Dorien dans la yourte. Merci!

Sophie et Dorian décident de rester avec la famille alors qu’on part pour 44km de tape-cul, signant la mort de nos coccyx! Celle-ci sera compensée par le souvenir éternel de gravir une montagne, seuls sur nos chevaux, avant d’être rejoints par notre guide qui était parti prendre le café.

– Señor Don Antonio recuerda usted el camino?

– No se preocupe usted del camino, Señor Don Martín, allí veo una de esas yourtas.

Nos chevaux sont là! Antoine nous a prévenus: ils sont à demi sauvages. À peine sorti de la ville, le voilà parti au galop avec Dorien tels deux grands cavaliers. Seul hic, ce sont les animaux qui font la course. Impressionnés, on retient tous notre souffle quand soudain la selle de Dorien se détache et le fait chuter. Il se relève et nous signale qu’il va bien. Au même moment, son cheval s’échappe et notre guide, Tze, s’engage dans une course poursuite au milieu de la steppe. Puis, le corps martelé par 3h de trot non stop, on respire enfin l’odeur réconfortante de bouse brûlée. Notre famille d’accueil nous ramasse à la petite cuillère et après s’être restaurés, on passera la soirée à discuter de nos vies par l’intermédiaire de dessins.

Petite journée dans l’ancienne capitale du grand empire mongole, devenue un bled déserté. Eh oui, peuple nomade; une fois les yourtes démontées, il ne reste que de vastes plaines. Le matin, on prend notre petite douche hebdomadaire bien méritée. Puis, on recherche une agence de tours à cheval dans les steppes. Dans notre quête, on rencontre un français installé là et qui travaille dans le tourisme équestre, mais qui n’est pas très convaincant. Finalement, c’est à notre logement qu’on nous offre un tour alléchant. Départ demain pour trois jours d’équitation sauvage!

On arrive à Kharkhorin, ancienne capitale et dernière étape de notre tour, où on visite le plus ancien temple bouddhiste du pays et ses 108 stupas aux influences chinoises, tibétaines et mongoles. Puis le groupe se sépare; Francine et Thibault continuent en direction d’Oulan-Bator et nous, on reste avec Sophie et Dorien pour prolonger notre aventure.. à cheval cette fois!

On visite les ruines d’un temple bouddhiste détruit par les communistes. Puis, on roule toujours vers le nord quand le drap nocturne apparaît à l’horizon. La piste s’obscurcit et toujours pas de campement en vue. Finalement, Orjo, notre guide, nous indique une yourte à peine visible. Notre hôte nous reçoit dans sa belle demeure. Il a les yeux clairs et les dents pointues. Après le dîner, on jouera à un jeu d’osselets où mieux vaut avoir de grandes mains pour gagner. Ambiance pennsylvanienne!