On s’était rencontré à Chiang Mai en Thaïlande pour la première fois, puis à Bedugul en Indonésie par pur hasard, et pour la troisième fois, c’est à Kyoto que je retrouve Erina. Elle me présente la famille de sa soeur où après une bonne nuit, je déguste un authentique déjeuner local et son fameux Nattō. Puis, on discutera famille, aventure et cuisine à l’occasion d’un fantastique trek urbain du temple Kinkaku-ji (Kin = Or) au mont Inari et sa forêt de portes sacrées. Dōmo arigatōgozaimashitashi, sugu ni anata o sanshō shite kudasai!

Me voilà à Kyushu, troisième île principale du pays et berceau de la civilisation nippone. Après un bon bain (très) chaud dans la ville de Beppu, je me repose l’esprit zen à Yufuin avant de rebondir en direction de Kyoto.

Martin: Au sud d’Hiroshima se trouve une petite île appelée Miyajima où temples, Shrines dans l’eau, rues désertes, forêts, cerfs et biches composent ce décor magique. Attendez, cerfs et biches!? Si, si c’est bien eux. J’entame alors au petit crépuscule une promenade dans une ambiance féerique où le drap nocturne mêlé à la brume et au bruit de la pluie prête main-forte aux cerfs pour me surprendre.

Martin: Il y a 70 ans, le monde et les fous du pouvoir oubliaient encore que nous vivons pour jouir de la vie et non pour la détruire. Ici même, les jeunes pousses automnales furent signe d’espoir avant un long hiver dans l’ère atomique. Aujourd’hui, je réalise et je dédie mes pas aux victimes de l’un des plus grands attentats au monde.

Martin: Après un bon Onsen au milieu des boulders à Kushimoto, j’attends patiemment les premières lueurs du soleil face au rocher de Hashigui Iwa. Puis, je quitte la préfecture de Wakayama vers… tiens un festival au château de Nagoya avec je cite « bier garten ». Go! Le voyage de quelques heures se fait debout, car ici c’est la fin du Obon, jours fériés où les Japonais se retrouvent en famille dans leur ville d’origine selon une coutume bouddhiste. Les jambes raides, mais vite allégées par une bonne mousse locale, j’assiste alors aux danses traditionnelles et spectacles acrobatiques de samouraïs contre ninjas. Ambiance féodale!

Martin: Hier soir j’arrivais avec le dernier funiculaire à Koyasan avec le but de participer au festival de bougies d’Okunoin. Hélas, l’orage eut raison des milliers de flammes et des festivités, mais il fallait que j’atteigne le mausolée pour en être bien sûr. Je m’engageais alors sur le sentier d’un cimetière éclairé de lumières tamisées créant une ambiance fantastique. Les troncs des pins géants se confondaient avec les tombes dont j’apprends aujourd’hui qu’elles appartiennent à d’importantes personnalités enterrées là en quête du salut du moine Kobo Daishi qui repose en méditation éternelle. Épuisé, je trouve refuge sur l’un des balcons du temple et après une bonne nuit, je visite les lieux toujours aussi mystiques quoique bien plus vivants.

Martin: Sur la route vers les sanctuaires de Nikkō, je rencontre Nagi, un jeune Tokyoïte profitant de ses quelques jours de vacances pour se consacrer à sa passion: la rénovation de bâtiments culturels. Eh oui, il s’avère que la majorité des temples de la ville sont aux petits soins, et cela pour les dix années à venir. Mais c’est sans décourager les pèlerins pour qui des passerelles ont été aménagées au milieu des échafaudages. Durant la visite, mon ami m’explique les religions japonaises et leur multiplicité. J’en ressors fort éclairer et décide de me réfugier dans la fraîcheur des monts environnants à Yumoto où je pourrai y méditer dans un bon Onsen 😉